C’est la crise, il crie, elle hurle, il écume de rage, elle frappe dans les murs, il se fait du mal, elle m’insulte…
La colère est un réflexe d’auto-défense, une attaque. En effet, c’est l’amygdale qui se met en route. Face à toute situation, l’amygdale est là pour nous protéger et nous tenir en vie. Elle évalue très vite la situation : est-ce que c’est bon pour moi ou pas? C’est oui ou non, blanc ou noir, on ou off. Si c’est non elle estime que vous êtes en danger de mort et pour vous sortir de là, elle dispose de 3 tactiques : la fuite, l’attaque ou le « bug ».
Donc, quand face à une situation inconfortable nous nous mettons en colère, notre enfant se met en colère, notre boss, notre conjoint… C’est que l’amygdale a décidé d’attaquer. A cela plusieurs raisons possibles: soit on se sent impuissant soit cela nous rappelle, même vaguement de loin, une situation qu’on a déjà vécu.
La colère n’est pas forcément dirigée contre une personne. Elle peut l’être contre un objet ou même contre soi-même.
Revenons à votre enfant qui se met en colère et dont vous êtes le destinataire. Pourquoi son amygdale ne choisit pas la fuite? D’une part parce qu’il sait qu’il peut « combattre » avec vous, il l’a déjà fait et surtout parce qu’il vous fait confiance. Donc, si votre enfant se met en colère contre vous, c’est le signe d’une relation de confiance, c’est plutôt positif.
Maintenant, comment la désamorcer?
En lui permettant de ré-accéder à son cortex pré-frontal, à sa réflexion.
Pour commencer, questionnez-le sans l’interrompre mais en reformulant ces propos pour vous assurer d’avoir compris, sans le juger, en faisant preuve du plus d’empathie possible. Puis, posez des questions qui lui font dire oui à 2 ou 3 reprises de suite. Ensuite, aider -le à voir les choses autrement en le questionnant sur son entière responsabilité sur les choses qui l’ont mis en colère, sans blâmer, sans se plaindre, sans se trouver des excuses. Enfin, trouver avec lui, en lui posant des questions, en lui donnant des exemples mais sans jamais imposer quelque chose car sa liberté serait mise à mal et son amygdale rentrerait encore en jeu. Le but est de trouver des idées, des outils qui feront que ça n’arrivera plus.
Prenons un exemple : Jules, 5 ans veut dessiner une girafe. Il sait très bien ce qu’il veut. Il a tous les détails en tête: la forme du cou, la couleur des tâches et l’expression sur la bouche de l’animal. Il prend son crayon et s’applique fortement. Malheureusement, à ses yeux, le résultat est en-dessous de son attendu, très en-dessous. Il se met alors en colère: il hurle, il pleure, il dit qu’il est nul et qu’il ne sait pas dessiner.
Voilà comment essayer de gérer la situation :
M: Qu’est-ce qui se passe?
J: Je ne sais pas dessiner!
M: Tu dis que ce dessin n’est pas à la hauteur de ce que attendais.
J: Non, je dis qu’il est horrible!
M: Je vois, tu n’es pas satisfait de ce dessin.
J: Non, il est carrément moche.
M: Tu veux dire que ce dessin ne correspond pas à l’image que tu avais dans la tête.
J: Non, je dis que je suis nul en dessin et que je ne veux plus jamais dessiner.
M: Je vois. C’est toi qui a choisi cette activité?
J: Oui…
M: Et tu t’y es préparé très sérieusement en sortant tout le matériel nécessaire?
J: Oui…
M: Et dis-moi si je comprends bien, tu n’es pas satisfait du résultat, c’est ça?
J: Oui c’est ça.
M: Pourquoi tu penses, qu’alors que t’es si bien préparé, tu n’as pas réussi ce dessin?
J: Parce que les girafes sont trop difficile à dessiner.
M: Alors tu crois que c’est la faute des girafes? Elles devrait être plus simples, avoir moins de particularités et moins de couleurs pour être plus simple à dessiner. Ou est-ce que tu penses qu’au contraire c’est parce qu’elles sont comme elles sont que tu les trouves si intéressantes que tu as eu envie d’en dessiner une?
J: Oui.
M: Alors, si ce n’est pas la faute de la girafe, pourquoi est-ce que ce dessin ne te satisfait pas?
J: C’est parce que je ne peux jamais bien me concentrer, il y a trop de bruit, trop de lumière et je ne peux pas m’installer correctement.
M: Tu penses que pour bien dessiner tu as besoin de tranquillité et d’être bien installé. Pourtant c’est toi qui a choisi de te mettre sur la table du salon pour dessiner, non?
J: Si…
M: Pourquoi ce dessin n’est pas réussi alors d’après toi?
J: C’est parce que je suis nul en dessin, voilà je l’ai dit, tu es contente!
M: Non, je ne suis pas contente car je croyais que tu savais que quand on rate quelque chose c’est qu’on peut progresser et qu’on peut apprendre. Que dirais-tu as ton meilleur ami Tom, s’il te montrait ce dessin et te disait qu’il était nul en dessin?
J: Je lui dirais qu’on voit très bien que c’est une girafe mais que s’il veut s’améliorer il peut peut-être recommencer en lui faisant un cou plus long.
M: Parce que cette girafe serait parfaite si on lui allongeait juste le cou?
J: Non, pas du tout.
M: Donc tu dirais à ton meilleur pote qu’il est nul en dessin, après-tout il est bon dans plein d’autres choses, ce n’est pas grave.
J: Mais t’es folle, je dirais jamais à Tom qu’il est nul?
M: Pourquoi?
J: Parce que c’est méchant.
M: Et si Tom ne voulais pas t’écouter et qu’il disait que son dessin est quand même moche, même avec un cou différent?
J: Je lui dirais de s’entrainer si c’est important pour lui de bien savoir dessiner une girafe.
M: Et comment il pourrait faire pour s’entrainer?
J: Je ne sais pas.
M: Il pourrait peut-être regarder des tutos sur internet, décalquer pour s’habituer à la silhouette de la girafe ou demander des conseils à quelqu’un qui sait bien dessiner, qu’en penses-tu?
Après ce genre de discussion, il est probable que votre enfant se mette en action : il a été écouté, il a eu accès à son cortex pré-frontal et il a pu trouver des solutions.
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