COMMENT AIDER MON ENFANT HYPERSENSIBLE A L’ÉCOLE?

Les apprentissages

A quoi ça sert tout ça?

Souvent, les hyperfonctionnants ne trouvent pas le sens des apprentissages qu’on fait à l’école. En tant qu’enseignante, la première chose que je dis à mes élèves atypiques, c’est que ça ne sert à rien. En effet, pour survivre dans la forêt, tout ceci ne sert à rien. Par contre, pour évoluer dans la société, s’y faire une place, la faire changer, il faut en connaitre les codes, il faut gagner les clés…

Car oui, on peut y arriver en défonçant la porte ou en faisant s’écrouler le mur… Mais c’est quand même plus facile avec la clé…

Pourquoi apprendre, c’est important?

Bon, reprenons du départ. Savoir lire c’est important car la connaissance passe par la lecture. Développer l’esprit critique en questionnant les textes, c’est important aussi, pour éviter de se faire manipuler par les écrits. Savoir compter, convertir, mesurer, ça c’est facile de voir l’utilité qu’on en a dans la vie de tous les jours… Parler anglais pour pouvoir communiquer avec quasiment n’importe qui dans le monde, facile aussi. Concernant les sciences, on voit qu’il est important de savoir comment fonctionnent les êtres et les choses autour de soi pour mieux maitriser son environnement. L’histoire nous aide à comprendre la société d’aujourd’hui et la géographie nous aide à nous repérer dans l’espace. En gros, les programmes de l’école maternelle et élémentaire font sens. C’est par la suite que ça se complique au niveau du sens « pratico-pratique ». Les programmes du secondaire sont des passeports de classe en classe vers les études universitaires qui peuvent permettre d’acquérir toutes les connaissances et toutes les compétences pour servir la cause qui nous inspire. Ces programmes permettent également d’acquérir la culture qui nourrira notre créativité.

Pour être plus concret, il faut voir tous ces cours comme des fruits et des légumes qu’on va mettre au compost de notre mémoire pour forger le terreau du reste de notre vie.

Mes conseils

Si votre enfant vous désarçonne en vous demandant « à quoi ça sert d’apprendre ça? », je vous conseille de lui dire:

  1. Si ton professeur t’a demandé d’apprendre cette leçon, c’est que c’est quelque chose qui est demandé à tous les enfants français de ton âge, c’est ton cercle extérieur : si tu es un enfant français, voilà ce que tu dois faire. Que penses-tu que tu devrais faire si tu étais un enfant Malien? Japonnais? Nord Coréen? D’après toi, quel est le cercle extérieur des adultes français?
  2. Apprendre te permet d’entrainer ta mémoire car elle est comme un muscle et si tu ne l’entraines pas, quand tu devras retenir un grand nombre d’informations pour une cause qui te tient à coeur, tu ne sauras pas comment faire.
  3. Pourquoi perdre du temps en argumentation alors que tu devras l’apprendre de toute façon? Si tu trouvais plutôt le moyen le plus rapide de te débarrasser de ça? Comment c’est le plus facile d’apprendre pour toi? En lisant? En répétant à voix haute? En scandant? En marchant? La tête en bas?

Garder l’équilibre

Le dernier conseil que je peux donner, c’est que tout être humain, zèbre ou pas, enfant ou pas, fais toujours la balance entre les efforts consentis et les bénéfices obtenus. Assurez-vous que la balance soit toujours équilibrée.

Les relations sociales

Comment ça fonctionne?

Il peut être difficile pour les hyperfonctionnants de comprendre comment les relations sociales fonctionnent. En effet, 80% des personnes qu’ils côtoient sont neurotypiques et ne fonctionnent pas du tout comme eux.

La différence entre les neurotypiques et les hyper-fonctionnants

Les neurotypiques, pour être en relation, vont scanner ce que l’autre dit, trouver une anecdote, une blague, un dicton en rapport avec ce que j’exprime et le délivrer comme une preuve d’écoute et donc « d’empathie ».

Les hyperfonctionnants, pour être en relation, sont dans l’empathie, c’est à dire qu’ils se mettent à la place de l’autre, qu’ils comprennent ce que l’autre ressent, qu’ils sentent son besoin d’écoute.

Les principes à suivre

Pour se faire des amis neurotypiques ou hyperfonctionnants, il semble important de suivre quelque principes:

Principe 1 : ne pas reprendre les autres en pointant qu’ils se sont trompés.

Principe 2 : écouter ce que l’autre a à dire.

Principe 3 : complimenter sincèrement.

Principe 4 : savoir rire de soi.

Principe 5 : s’aimer tel qu’on est avec toutes ses spécificités qui font de nous cet être riche et unique.

Principe 6 : savoir que la critique vient d’un système de valeurs différent, d’une volonté de sociabiliser ou d’une jalousie et qu’elle ne dit rien sur nous

Comment parler avec l’enseignant de mon enfant?

Quand on a besoin d’entrer en relation avec l’enseignant de notre enfant, on a 80% de (mal)chance qu’il ne soit pas hyperfonctionnant lui-même et donc qu’il ne comprenne pas ce que veut dire « haut potentiel », « haut QI » ou « hyperfonctionnement » et qu’il l’associe à une image d’un enfant surdoué qui sait tout sur tout et qui est brillant en toute circonstance. Bien sûr que ça existe et c’est très bien pour les enfants concernés, mais à priori, quand la communication est difficile c’est que votre enfant n’a pas ce profil d’élève « parfait »…

Mes conseils

Je vous conseille alors quelques principes pour communiquer avec l’enseignant de votre enfant en cas de besoin:

Principe 1 : écouter = écouter les griefs sur son enfant, sur les élèves en général, sur les conditions de travail des enseignants, sur toutes les difficultés liées à l’enseignement.

Principe 2 : questionner = poser des questions sur comment aider votre enfant pour qu’il s’adapte mieux/qu’il se concentre/qu’il se calme/qu’il s’améliore/avoir de meilleurs résultats/un meilleur comportement : solliciter le professionnel en lui demandant de l’aide tout en suggérant des choses par des questions, l’autre accepte mieux les idées qui viennent de lui.

Principe 3 : challenger = dire à quel point c’est difficile, que peu de personnes savent s’y prendre avec votre enfant, mais que vous avez l’intuition que lui, ce prof/cette instit’ peut y arriver.

Principe 4 : soyez sincère = expliquer comment c’est difficile pour vous, que vous pouvez vous tromper, faire des erreurs de jugement, que c’est difficile quand il s’agit de son enfant, que loin de vous l’idée de vouloir imposer quelque chose, mais que d’après votre expérience voilà ce qui marche avec lui, vous êtes sûr qu’avec sa grande expérience le prof saura trouver des idées par lui-même.

Principe 5 : se mettre à la place du professeur = que veut-il réellement ? du calme ? transmettre ? de la reconnaissance ? Promettez-lui qu’en prenant les choses d’un autre angle, puisque celui qu’il essaye ne fonctionne pas, il pourra obtenir ce qu’il veut : rétablir le calme, transmettre, avoir votre reconnaissance …

Principe 6 : le besoin d’être important = dire au prof qu’on a tous un prof qui a compté pour nous, qui a changé notre vie en ajoutant une anecdote sincère et dire que vous êtes sûr qu’il peut être ce prof pour votre enfant.

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